Les fleurs sont belles et éphémères, comme la vie ; et ce programme joue précisément avec la brièveté, de par la forme des pièces qu’il réunit mais aussi leur langage, souvent fragmentaire…
« Nous sommes des fleurs, nous les hommes, des fleurs fragiles… », nous dit György Kurtág dans ses Játékok (« jeux », en hongrois), déclinant ce motif de multiples façons au fil de l’imposant corpus. Ces déclinaisons sont reprises ici en fil conducteur d’un parcours qui nous met en contact avec la dimension chaotique de la vie et du monde, faisant dialoguer Janáček, ses fulgurances et ses ruptures, avec Debussy et Hersant, maîtres de l’esquisse ; Kurtág, et sa plume turbulente, avec Bach – dont le discours ordonné, continu et fluide nous parle aussi de chaos, mais loin de nous immerger en lui, nous invite à le méditer avec distance, et l’embrasse dans son universalité.
Au bout du chemin, apportant une touche d’humour au travers d’une page pourtant contemplative et toute baignée de lumière (Sposalizio de Franz Liszt, inspiré des Noces de la Vierge de Raphaël), une fleur singulière nous attend, qui semble nous poser cette question : et le mariage dans tout cela ?…
Voir, dans la rubrique Création originales, la page consacrée à ce projet.
Ci-dessous, un extrait :